Cet amendement vise à insérer, dans le code de la sécurité intérieure, un nouvel article prévoyant l'interdiction de retour sur le territoire français de djihadistes qui ont séjourné sur un théâtre d'opérations de groupements terroristes. Je précise que, contrairement à ce que prévoit l'amendement de M. Ciotti, cette interdiction s'appliquerait à tout terroriste, qu'il soit français ou binational, trinational, quadrinational…
Le ministre d'État Gérard Collomb nous annonçait le mois dernier que 271 djihadistes, tous de nationalité française, étaient rentrés en France. Pis encore, on sait qu'environ 1 500 djihadistes seront, un jour ou l'autre, de retour sur notre sol.
Les commissions d'enquête sur les filières djihadistes ou sur les attentats de Paris, dont j'ai eu l'honneur d'être vice-président, ont montré l'importance de traiter la question de ces retours. Chacun doit comprendre que ces Français qui reviennent sont radicalisés, embrigadés, aguerris et affiliés à des réseaux très structurés. Non, tous ceux qui rentrent ne sont pas incarcérés. La surveillance quotidienne de chacun d'entre eux, évidemment souhaitable, serait tout bonnement impossible à mettre en oeuvre, puisqu'il faut vingt-cinq fonctionnaires de police pour surveiller un individu.
Mes chers collègues, quelle logique y a-t-il à bombarder les djihadistes en Syrie, en Irak ou ailleurs, pour les accueillir ensuite tranquillement en France et exposer nos compatriotes à de nouveaux attentats ? Dans son Anthologie, Jean Stobée, un penseur grec du Ve siècle, énonçait une maxime plus actuelle que jamais : « Traitez vos ennemis intérieurs comme vos ennemis extérieurs ». S'il faut déchoir de leur nationalité les djihadistes français répertoriés pour que nous puissions leur refuser l'entrée sur le territoire, faisons-le ! Arrêtons de nous couper les cheveux en quatre ! Les terroristes djihadistes ne sont plus français.