Intervention de Jean-Claude Leclabart

Séance en hémicycle du lundi 15 octobre 2018 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2019 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Leclabart :

Madame la présidente, monsieur le ministre de l'action et des comptes publics, monsieur le secrétaire d'État, madame la secrétaire de la commission des finances, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, le projet de loi de finances que nous commençons à examiner est la traduction budgétaire de nos ambitions pour la France. Ce budget est bien plus qu'une suite de chiffres ; c'est une feuille de route qui nous engage et nous invite à penser à moyen et long termes. Notre défi est à la fois de répondre aux questions d'aujourd'hui et de savoir quelle France nous voulons léguer à nos enfants et aux enfants de nos enfants. Nous voulons une France juste, où chacun soit en capacité d'évoluer et de trouver sa place.

Agriculteur, élu d'un territoire rural et agricole, permettez-moi de vous dire que « l'agriculture est la base et la force de la prospérité du pays ». Parler d'agriculture, c'est à la fois parler du monde rural et de l'avenir de la planète. Nous devons nous employer à retrouver la compétitivité de notre agriculture tout en participant à la transition énergétique du pays.

Le projet de budget pour 2019 du ministère de l'agriculture et de l'alimentation acte l'accompagnement dans la transformation des secteurs de l'agriculture, de la pêche et de l'aquaculture, de l'agroalimentaire, de la forêt et du bois, confrontés aux défis économiques, sociaux, environnementaux et sanitaires. C'est un budget de construction et d'ambition qui permet d'encourager la volonté d'entreprendre et de réussir de nos exploitations et de nos entreprises. C'est un budget qui protège les consommateurs contre tout ce qui peut altérer la qualité de notre alimentation. C'est un budget qui protège également nos producteurs contre les aléas économiques, climatiques et sanitaires, avec la mise en place d'un dispositif unique de déduction reposant sur la constitution d'une épargne de précaution.

Il pourra se traduire par des allégements conséquents de charges fiscales et sociales. L'objectif est de faire évoluer la fiscalité agricole afin qu'elle soit mieux adaptée à la vie économique des exploitations en leur permettant d'améliorer leur résilience, leur viabilité et leur compétitivité. Cette réflexion s'inscrit plus largement dans le cadre de la gestion des risques et a vocation à préparer la future réforme de la politique agricole commune – la PAC.

C'est enfin un budget qui vise à rassembler les producteurs, les transformateurs et les distributeurs dans la poursuite d'objectifs stratégiques de souveraineté alimentaire, de qualité de l'alimentation et de la compétitivité de nos filières économiques.

À périmètre comparable, les autorisations de dépense sont stabilisées en 2018 et 2019. Le PLF permet donc la poursuite du financement des trois grandes priorités du ministère, dont les crédits sont préservés : le soutien aux agriculteurs et aux filières, à travers notamment les cofinancements de la PAC et la mise en oeuvre du grand plan d'investissement ; la sécurité sanitaire de la chaîne alimentaire, en maintenant un niveau élevé de surveillance et de prévention ; la préparation de l'avenir, via la formation des jeunes et l'innovation.

L'année 2019 accompagnera la poursuite des actions structurantes de la feuille de route issue des états généraux de l'alimentation. Elle sera notamment marquée par l'entrée en vigueur de la loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous.

L'application de la loi, la conduite des actions structurantes issues des EGA, le grand plan d'investissement qui accompagnera la transformation des filières, ainsi que la réforme de la fiscalité agricole renforceront la compétitivité des entreprises, des filières agricoles et agroalimentaires, et impacteront positivement, je l'espère, le revenu des agriculteurs. Le ministère de l'agriculture et de l'alimentation participe à l'effort budgétaire collectif voulu par le président de la République pour respecter l'objectif d'un déficit inférieur à 3 % du PIB et d'une baisse progressive de la dépense publique. Nous voulons apporter, par nos choix politiques et budgétaires, la preuve que les Françaises et les Français sont attachés à leur agriculture et à leurs agriculteurs.

Mes chers collègues, au terme de nos débats, nous serons amenés à voter solennellement le deuxième budget de la législature. Les Français nous ont donné pour mission de mener à bien un projet de transformation en profondeur du pays. Voilà notre ambition !

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