Monsieur le député, vous soulevez un problème nouveau dans le débat sur le prélèvement à la source, ce qui appelle donc une précision de ma part.
Il est vrai que ceux qui, l'an dernier ou cette année, bénéficient pour la première fois d'un crédit d'impôt, par exemple parce que leur mère vient d'entrer dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes – EHPAD – ou qu'ils emploient pour la première fois une garde d'enfant, ne bénéficieront pas d'une avance au titre du crédit d'impôt. En effet, il serait difficile de calculer de manière prévisionnelle le crédit d'impôt dont ils pourraient bénéficier s'ils n'y ont jamais prétendu. C'est pourquoi le Gouvernement a choisi d'intégrer dans les 60 % des crédits d'impôt qui seront pris en compte ceux qui sont récurrents à plus de 50 %.
En revanche, je ne suis pas d'accord avec vous sur un point : il n'y aura pas de rupture d'égalité entre les Français, mais une facilité accordée à certains d'entre eux. C'est déjà le cas aujourd'hui, où certains peuvent mensualiser leurs crédits d'impôt. C'était d'ailleurs une des questions que posait le passage au prélèvement à la source.
Si quelqu'un bénéficie chaque année d'un crédit d'impôt et qu'il a mensualisé le versement de l'impôt sur le revenu, il effectue dès janvier un versement moins important que s'il ne bénéficiait d'aucune réduction. Il peut donc mensualiser ce crédit d'impôt, à ceci près que cette mensualisation n'est pas contemporaine.
Actuellement, certains contribuables bénéficient dès janvier d'une mensualisation réduite – mais non contemporaine – de leur crédit d'impôt ; d'autres, parce qu'ils y sont éligibles pour la première fois – par exemple s'ils donnent à telle association et qu'ils ne l'ont jamais fait auparavant – , ne pourront en faire état que lors de la régularisation qui interviendra en septembre.
Je le répète : ces deux cas existent déjà.