Je suis ravie de constater que le groupe LaREM, par le biais de M. Bothorel, s'est enfin rendu compte de l'injustice que constitue cette niche fiscale puisque, l'année dernière, j'étais la seule à avoir proposé sa suppression et que mon amendement avait été rejeté massivement.
Il est peut-être bon de rappeler en quoi consiste cette niche. Les journalistes peuvent déduire 7 650 euros de leur revenu imposable. Aussi, un journaliste qui gagne 3 000 euros par mois paiera 2 125 euros d'impôt sur le revenu tandis qu'un non-journaliste qui touche le même salaire paiera, lui, 4 153 euros – presque le double ! Pensez-vous que, pour les Français, cette mesure est compréhensible, juste ? Évidemment, non.
Je vais vous donner trois bonnes raisons de voter cet amendement et donc de supprimer la niche fiscale des journalistes.
D'abord l'État fera des économies. N'avez-vous pas déclaré vouloir faire la chasse aux niches fiscales ? Du reste, vous avez bien raison : il y en a aujourd'hui 477 qui « pèsent » 100 milliards d'euros dans le budget de l'État.
Ensuite, la Cour des comptes a elle-même étrillé cette disposition il y a quelques années.
Enfin, motif moins quantifiable, cette niche est absolument incompréhensible pour les Français et elle participe à leur déficit de confiance pour cette profession. De plus, en refusant de supprimer cette niche, vous entretenez les soupçons de connivence entre journalistes et politiques.