Avec cet amendement, je propose la création d'un crédit d'impôt pour les Français qui hébergent des réfugiés, à hauteur de 1 500 euros maximum, à raison de 5 euros par nuitée. J'avais déjà présenté cet amendement en commission, mais je l'avais retiré pour le retravailler, sur deux points. Premièrement, j'ai exclu du dispositif les demandeurs d'asile qui n'ont pas encore obtenu la protection de la France, parce qu'il faut favoriser l'intégration de ceux à qui la France a accordé sa protection, et je limite même le dispositif à ceux qui ont obtenu cette protection depuis moins d'un an. Deuxièmement, afin de ne pas favoriser d'éventuels marchands de sommeil, le dispositif prévoit un contrôle : ce crédit d'impôt ne s'appliquera que si les réfugiés concernés sont suivis par une association agréée par le préfet.
L'intégration est une priorité de cette majorité, comme en témoigne le projet de loi de finances. Au cours des dernières années, aucun budget n'avait à ce point augmenté le nombre d'heures de français proposées aux étrangers accueillis en France, ni le nombre d'heures de formation civique, qui vont doubler ; aucun budget n'avait à ce point favorisé l'insertion professionnelle des réfugiés protégés par la France. Mais, pour indispensables que soient ces outils, je crois que nous ne réussirons pas l'intégration si les Français et les réfugiés ne se connaissent pas. Gérard Collomb, lorsqu'il a quitté le ministère de l'intérieur, s'est inquiété du fait que, dans certains quartiers, les Français vivent côte à côte et risquent demain de vivre face à face. Avec cet amendement, je propose que l'on se donne les moyens, dès le départ, de vivre ensemble.