Bonjour !
J'ignore si vous avez vu Lord of War, qui est l'équivalent au XXe siècle d'un conte voltairien et porte sur le trafic d'armes. Le héros, Yuri Orlov, y donne cette leçon : « La première et plus importante règle du trafic d'armes est de ne jamais se faire tirer dessus avec sa propre marchandise. » C'est toute la question posée.
Entre 2012 et 2016, il y a eu pour 7 milliards d'euros de vente d'armes au Qatar, pays qui forme, entre autres, les troupes rebelles au nord du Mali et qui est peut-être lié au financement du terrorisme. Dans quelle mesure ces armes se retournent-elles ou non contre nous ? C'est pourquoi, monsieur le rapporteur pour avis, je ne peux pas être d'accord avec vous lorsque vous affirmez qu'il n'y a pas de lien évident entre les amendements que nous proposons sur les ventes d'armes et le terrorisme. Des liens très forts sont au contraire possibles.
S'agissant des livraisons faites à l'Arabie Saoudite, je tiens à souligner que le char Leclerc peut servir à écraser des populations civiles.
Je citerai le livre de Christian Chesnot et Georges Malbrunot Nos très chers émirs : « La diplomatie économique a tendance à primer sur tout le reste, aussi bien sur les accointances douteuses de nos chers émirs avec certains groupes religieux radicaux que sur les atteintes aux droits de l'homme dans leurs pays. [… ] Au ministère des affaires étrangères, Laurent Fabius avait fait de la diplomatie économique sa priorité. " C'était son mantra ", se rappelle un de ses collaborateurs. »
Sur ces questions-là, qu'un rapport d'information – nous diminuons nos exigences – soit adressé trois mois après les ventes par le Gouvernement à l'Assemblée nous paraîtrait une mesure saine nous permettant de mieux savoir ce qui se passe en matière de vente d'armes.