En effet, monsieur le président, ces questions sont extrêmement graves et extrêmement passionnelles. Nous avons des relations géopolitiques avec différents pays, ce qui est normal. Nous vendons des armes à différents pays, ce qui est aussi normal. Mais le terrorisme ne prospère pas sans que des pays le soutiennent, le financent et l'encouragent. Ces pays, souvent, nous les connaissons et nous flirtons avec eux. Ils sont souvent sunnites ou chiites – je les renvoie dos à dos. Ce sont à la fois l'Arabie saoudite, le Qatar et la République islamique d'Iran, qui a inventé le terrorisme islamique alors que le terrorisme était à l'époque plutôt nationaliste. Nous avons souvent reçu à Paris les dirigeants de ces pays, sunnites comme chiites, en leur déroulant le tapis rouge.
Je le dis depuis des années : nous ne pourrons pas lutter efficacement contre le terrorisme sans frapper les gens qui le soutiennent et le financent, pour des raisons idéologiques terribles. Je comprends l'intérêt d'échanger des milliards d'euros avec les uns et les autres – cela est bénéfique pour notre balance commerciale et ce n'est pas rien – mais il s'agit d'une question de morale. Des gens meurent sous les balles du terrorisme, qui a fait chez nous 250 morts.
Nous devons parler à tout le monde, mais nous devons aussi influer sur le comportement de ces pays que nous connaissons, avec lesquels nous avons des rapports et dont certains possèdent même des grands clubs de football. Le Paris-Saint-Germain est le club de ma jeunesse, mais il me pose aujourd'hui un problème car il est soutenu par le Qatar, un pays qui n'a pas les mains propres. Même si nous rencontrons souvent à Paris des gens extraordinaires, extrêmement sympathiques, notamment parmi les ambassadeurs, les pays qu'ils représentent ont soutenu le terrorisme. C'est la réalité des choses : on ne peut pas le nier ! Il en va de même pour l'Arabie saoudite et l'Iran. Nous devons donc nous poser des vraies questions, sans quoi nous ne pourrons jamais avancer dans ce débat.