Cette question a pris une ampleur démesurée par rapport au nombre de personnes qui seront touchées par la réforme. Ce que je veux vous dire, c'est que personne ici, surtout pas moi, ne conteste les spécificités, les difficultés ou les retards des territoires d'outre-mer en termes d'infrastructure. Oui, madame Manin, j'ai fait le tour de tous les territoires d'outre-mer, je les connais bien, et je peux vous dire que le yaourt est malheureusement un peu plus cher encore chez moi qu'à la Martinique.
Mais ne dites pas que la réforme de l'abattement fiscal aura des répercussions sur le coût de la vie dans les territoires d'outre-mer ! Il ne bénéficie qu'à 4 % des ménages ! Est-il normal que l'État aide davantage ces 4 % de la population, plutôt que les personnes, très nombreuses en outre-mer, qui vivent de minima sociaux ? On se trompe de combat. Je suis d'accord avec vous : nous devons travailler sur les minima sociaux ; le Gouvernement vient d'ailleurs de le faire puisque l'augmentation de la prime d'activité concerne aussi les territoires d'outre-mer. J'ai entendu que les classes moyennes seraient touchées par cette mesure mais, pour ma part, je ne considère pas qu'une personne qui gagne plus de 4 500 euros par mois fasse partie de la classe moyenne – et cela vaut aussi pour moi. La suppression de la taxe d'habitation pour 80 % des foyers représentera 134 millions d'euros de plus pour les territoires d'outre-mer, au bénéfice de l'ensemble de leur population, notamment de leur classe moyenne. Il ne faut pas se focaliser sur la question de l'IR, car l'ensemble des mesures prises par le Gouvernement s'appliquera aussi dans les territoires d'outre-mer, ce qui est normal.