Oui, vous pouvez applaudir !
Pour en revenir à ce texte, il pose un problème : en réalité, sous prétexte de lutte contre le terrorisme, c'est de contrôle aux frontières qu'il s'agit – et pas n'importe lequel : il vise les personnes dont on peut déduire l'origine étrangère. Cela pose la question du contrôle au faciès – je pense que l'on ne vise pas les Texans ou les Tyroliens dans cette affaire. Il s'agit de contrôle aux frontières et, en réalité, de politique des migrants. Or, ce que l'on nous propose de prolonger a déjà lieu dans plusieurs départements français.
J'ai eu l'occasion récemment d'aller dans les Alpes-Maritimes, dans la vallée de la Roya et à Menton. On y trouve, au nom de l'état d'urgence, des zones de non-droit total, c'est-à-dire des centres de rétention officieux, des contrôles policiers, y compris douaniers – alors que les douaniers ne sont pas payés pour faire du contrôle des migrants aux frontières – , avec 200 à 300 policiers dans la vallée de la Roya, et même, à certains moments, la présence d'un tank sur une route. Tout cela n'a pas pour but de contrôler des terroristes – je vous rappelle quand même que la plupart des terroristes engagés dans des opérations récentes étaient des ressortissants européens – mais d'exercer, de manière sauvage, une politique de migrants. Celle-ci se termine dans le non-droit, les personnes réexpédiées étant souvent mineures ou ne pouvant plus demander le droit d'asile dans les Alpes-Maritimes même si elles y ont effectivement droit en France.