Votre franchise permet au moins de faire ressortir les défauts de la logique politique que vous défendez.
Premièrement, vous appelez à voter contre les amendements no 1338 , 2101 et 2428 au nom de la convergence européenne et du respect des règles ainsi que des traités européens. Nous sommes là au coeur du problème.
Ces règles et ces traités prescrivent de réduire toujours plus les dépenses publiques afin de respecter la fameuse règle d'or. Or les dépenses publiques servent l'intérêt général. En revanche, ils prescrivent d'offrir toujours plus de cadeaux, les plus démesurés possibles, aux actionnaires ou aux bénéficiaires de la plus-value, lesquels servent leur intérêt particulier.
Une telle logique nous entraîne inévitablement vers un moins-disant fiscal. Elle constitue une prime au pays où l'on paie le moins d'impôt, dans le cadre d'une sorte de dumping généralisé dépourvu de toute harmonisation fiscale. Votre réponse, monsieur le ministre, démontre bien que cette logique folle dessert les peuples, ce qui est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles beaucoup protestent sous une forme ou sous une autre.
La deuxième logique que vous invoquez repose sur la nécessité de sauver nos emplois. C'est extraordinaire ! Vous nous reprochez souvent de poser toujours la même question, à laquelle vous faites toujours la même réponse, mais le problème, c'est qu'il n'existe aucune contrainte.
Si au moins vous offriez des cadeaux à certaines entreprises, par exemple celles qui sont soumises à une concurrence internationale renforcée ou celles qui essaient de protéger des emplois dans des secteurs fragiles, mais il n'en est rien ! Vous offrez des cadeaux aux holdings qui vendent leurs filiales tous les deux ans.