Nous abordons la question du financement des entreprises, que la suppression de l'ISF – impôt de solidarité sur la fortune – a remis en cause. Il existait auparavant plusieurs dispositifs, notamment l'ISF-PME qui constituait une sorte de canal permettant de redistribuer une partie de la défiscalisation des contribuables redevables de l'ISF vers les PME en amorçage et développement.
Ce dispositif était extrêmement utile. Le montant collecté atteignait 800 millions en direct et 450 millions en intermédié, soit un total de 1,2 milliard. Si l'on y ajoutait les quelque 250 millions collectés au titre de l'IR-PME, on approchait un montant de 1,5 milliard, pour le financement des entreprises, ce qui est extrêmement important.
Lors du dernier débat budgétaire, le Gouvernement n'a pas souhaité reprendre la proposition de créer un IFI-PME – impôt sur la fortune immobilière-PME – , sur laquelle je reviendrai à la faveur d'un autre amendement. Quoi qu'il en soit, il manque aujourd'hui un canal de financement. D'ailleurs, madame la secrétaire d'État, disposez-vous à ce jour d'informations sur l'évolution de la collecte jadis réalisée par l'ISF-PME ?
Mon amendement vise à renforcer la mesure proposée en échange de la suppression de l'ISF-PME, à savoir l'IR-PME, qui permet une déduction non sur l'ISF mais sur l'IR – impôt sur le revenu. C'est ce qu'on a appelé le dispositif Madelin, qui a été retravaillé ces dernières années par M. de Courson ici présent, ainsi que M. Carrez et moi-même.
Nous savons que la Commission de Bruxelles s'est penchée sur l'IR-PME renforcé aussitôt après son adoption dans la dernière loi de finances. N'ayant pas reçu sa réponse, nous sommes toujours dans l'attente et les investisseurs ne savent pas à quelle sauce ils seront mangés. J'insiste sur l'importance de maintenir, voire de renforcer l'IR-PME si l'on veut un canal pour diriger l'épargne défiscalisée vers les entreprises.
Après la suppression de l'ISF, le Gouvernement nous avait assuré que cela se ferait naturellement. Je n'en suis pas persuadé : il me semble que les contribuables qui ont bénéficié de la suppression de l'ISF se sont davantage dirigés vers le CAC 40.