Intervention de Michel Herbillon

Réunion du jeudi 18 octobre 2018 à 10h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Herbillon :

J'ai écouté avec grand intérêt la présentation de notre rapporteur et je rends hommage à Jean-Louis Bourlanges pour la tonalité allégorique et poétique de son expression.

Je partage un certain nombre de voeux de notre collègue rapporteur pour un budget lisible et compréhensible pour nos concitoyens. C'est une question cruciale, depuis des années, notamment à mesure que l'Europe se complexifie. Comment nos concitoyens, en France et dans les autres pays, peuvent-ils reconnaître et se reconnaître à travers ces termes technocratiques tels que CFP ou PSR ? Le Président Pompidou disait qu'on ne tombe pas amoureux d'un taux de croissance. On ne peut pas, même si on est un Européen convaincu, comme nous le sommes, tomber amoureux d'un CFP.

Compte tenu de vos propos sur le caractère essentiellement comptable de ce débat sur le PSR à l'heure actuelle, quelles sont nos chances d'avoir une plus grande flexibilité dans les années couvertes par le CFP ? Cela me paraît indispensable. J'aimerais également connaître les traductions essentielles, visibles et compréhensibles pour nos concitoyens, des succès du plan Juncker. J'espère, par ailleurs, qu'on pourra progresser sur la question des ressources propres et dans le débat sur l'ACCIS (assiette commune consolidée pour l'impôt sur les sociétés).

Je ne pense pas que nos concitoyens aient le sentiment que le budget européen permette de garantir un espace plus sûr, en raison de la montée de la pression migratoire et du terrorisme. Si c'est vraiment le cas, il y a un énorme effort de pédagogie et de communication à faire sur ce sujet, sans quoi, des attitudes que nous ne partageons pas finiront par être le lot commun en Europe.

Enfin, notre collègue a parlé de la « légère » amélioration de la situation économique dans la zone euro avec un taux de croissance de 2,4 % en 2017 et un taux de chômage à 7,1 %, j'avoue que nous nous contenterions bien des mêmes chiffres en France. Nous en sommes très loin, tant en matière de croissance que de chômage. Cela ne date pas d'hier. La dégradation de nos finances publiques et le chômage de masse, qui touche notamment les jeunes, n'ont pas commencé avec l'arrivée du Président de la République. Mais on constate, quand on compare la situation française à la situation européenne, que la France est à la traîne. Je le déplore – je souhaite le succès de mon pays - mais c'est encore plus regrettable pour un État qui prétend montrer le chemin à l'ensemble des pays européens.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.