Je partage le point de vue du référent sur les différences d'ADN entre les États membres. De par son histoire, la France est un pays de rupture et de confrontation et les choses ne changent guère. On voit bien la différence par rapport à l'Allemagne qui est bien davantage un pays de consensus, comme l'a montré, parmi bien d'autres exemples, la réforme de l'assurance-maladie. S'agissant plus particulièrement de l'Europe, la différence est encore plus flagrante puisque la Chancelière, avant chaque Conseil européen, va devant le Bundestag afin d'obtenir une sorte de « mandat » de la part des députés ou, à tout le moins, leur présenter la position qu'elle va défendre. Bien plus, une fois de retour à Berlin, elle va leur rendre compte de la manière dont elle a exercé ce « mandat » et des décisions adoptées.
Un mot sur la pédagogie. Certes, j'entends bien l'argument selon lequel les institutions européennes n'ont pas été créées à cette fin, mais il n'en reste pas moins que c'est la responsabilité collective de l'ensemble des élus qui est en cause, quels qu'ils soient. Combien d'entre eux évoquent les sujets européens ? Ces derniers sont-ils débattus dans les écoles et les lycées ? Les médias jouent-ils leur rôle d'information ? Cette carence collective de pédagogie explique, pour une large part, la fracture européenne que nous connaissons aujourd'hui.