On ne peut pas transférer autant d'argent sans disposer de la garantie qu'une majeure partie du financement servira au développement du sport pour toutes et pour tous.
En outre, cette agence répond à la volonté d'une partie du mouvement sportif de reprendre la main sur l'organisation du sport en France. Se profile à l'horizon un désengagement de l'État, lequel ne représentera que 30 % du budget de l'agence – le reste étant réparti entre 30 % pour le Comité national olympique et sportif français – CNOSF – , 30 % pour les collectivités territoriales et 10 % pour les entreprises. Il s'agit d'une marchandisation rampante du service public du sport, inspirée – M. le ministre ne l'a pas précisé – du modèle anglais, qui ne correspond pas à notre conception du sport, chez nous, en France. Les Anglais, c'est le Brexit ; ici, c'est la vie associative.
Au demeurant, les nombreuses mobilisations des actrices et des acteurs du monde sportif, dans le contexte d'une nouvelle baisse du budget du ministère des sports, sont symptomatiques d'une inquiétude croissante. L'affaiblissement sans fin du ministère des sports, dépouillé de son administration déconcentrée et bientôt de son inspection générale, met en péril le développement du sport associatif.
Le groupe GDR est donc particulièrement réservé sur le transfert de taxes proposé, dès lors que l'on ne sait pas à quoi s'en tenir précisément s'agissant de la future agence.