Il est plus urgent que jamais que la prévention et l'éducation à la santé fassent l'objet d'un enseignement obligatoire dans les écoles et que les éducateurs sportifs y soient également formés, parce qu'il n'est de meilleure prévention que celle effectuée auprès des enfants. Mais de ces rêves d'une vraie politique de prévention, je ne garderai que le goût amer d'un réveil brutal après un sommeil lourd.
Et pourtant, le registre de mes déceptions ne s'arrête pas au chapitre de la prévention. L'organisation territoriale des soins en est une autre, dans un contexte de rupture consommée entre l'État et les élus locaux – c'est peu de le dire. Depuis dix ans, l'État se défausse sur les territoires, lesquels sont priés de s'organiser, comme ils le peuvent, avec les moyens du bord, pour offrir à nos concitoyens les meilleures conditions d'accès aux soins.
Alors, partout en France, les initiatives ont germé, parfois périlleuses, parfois sans avenir, souvent pérennes et innovantes. L'innovation organisationnelle est venue des territoires ; l'émergence des idées, le bouillonnement d'initiatives ont trouvé racine dans le courage et l'audace des élus municipaux, départementaux ou régionaux.