Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du mercredi 24 octobre 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Afpa

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

Monsieur le député Alain Bruneel, nous avons un but commun : sauver l'AFPA, ce qui suppose au préalable un constat lucide de sa situation.

Le sujet est le suivant : l'AFPA, qui a été créée après-guerre pour former aux compétences nécessaires à la reconstruction, a beaucoup évolué. Depuis plus d'une dizaine d'années elle fait face à des difficultés structurelles. Les pertes cumulées se montent à plus de 700 millions d'euros pour les cinq dernières années et la perte d'exploitation est de l'ordre de 70 millions cette année. Pour l'État, c'est 10 % du chiffre d'affaires qu'il faut combler chaque année, faute de marchés.

Cette situation est due d'abord à la décentralisation Depuis six ans l'AFPA a perdu 20 % de ses heures de formation, n'étant pas souvent au rendez-vous des coûts et de la qualité, y compris par rapport à d'autres organismes publics. Même s'il y a des choses remarquables à l'AFPA, aujourd'hui elle n'est pas compétitive. Dans certaines régions, comme les Pays-de-Loire, elle a perdu la totalité de ses marchés. Il arrive même que le nombre de formateurs dépasse désormais celui des stagiaires – au Puy-en-Velay par exemple il y a huit stagiaires pour vingt-trois formateurs.

Nous avons décidé de sauver l'AFPA, et j'ai demandé à la direction générale de l'AFPA un plan de redressement ambitieux, qui lui permette de conforter ses missions de service public – comme la formation des 30 000 demandeurs d'emploi les plus vulnérables et de 2 000 réfugiés – et d'être compétitive dans ses autres missions.

La conséquence en est un plan de suppression de 1 500 postes, dont 600 à la suite de départs à la retraite. Six cents postes seront créés par reconversion. Nous avons les moyens de proposer un plan de départs volontaires et de reconversions qui permettra aux salariés d'avoir un avenir dans une structure viable.

Si nous ne faisons rien, nous allons dans le mur et un jour l'AFPA sera en faillite.

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