Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du mercredi 24 octobre 2018 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 — Article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

L'article 6 traduit bien la stratégie hypocrite de ce Gouvernement. Le mois dernier, vous avez annoncé en grande pompe la mise en place du plan « ma santé 2022 ». Le premier acte de ce plan doit se traduire par une rallonge budgétaire de 400 millions d'euros dès 2019. Or qu'apprend-on en cette fin d'année 2018 ? Que 400 millions d'autorisations de dépenses gelées en début d'année ne seront pas restitués. C'est en effet ce que l'on constate dans cet article 6. Cette escroquerie ne passe pas inaperçue et les établissements de santé dénoncent une manoeuvre de votre part. Par rapport à ce qui était prévu pour 2018, les dépenses des hôpitaux et cliniques seront ainsi réduites de 200 millions d'euros et celles des établissements médico-sociaux de tout autant. Ces crédits gelés sont normalement restitués aux établissements de santé en fin d'année s'ils tiennent leurs obligations d'économies. Or les obligations ont été tenues. La Fédération hospitalière de France et la Fédération des cliniques et hôpitaux privés de France sont en colère. C'est de nos hôpitaux, de nos EHPAD et de nos hôpitaux pour personnes handicapées que l'on se moque une fois de plus.

Qu'allez-vous dire, mes chers collègues, aux soignants qui vont travailler la boule au ventre ? Au personnel des établissements en crise, dont a parlé mon amie Caroline Fiat ? Aux patients qui attendent des heures aux urgences et à qui on demande ensuite de sortir aussi vite que possible ? Qu'allez-vous dire aux soignants des EHPAD, victimes de troubles musculo-squelettiques ? Réduire ainsi de manière insidieuse le budget des hôpitaux et des établissements médico-sociaux pour l'année 2018, alors que les mesures d'économies votées l'an dernier étaient déjà indécentes, c'est tout simplement inconcevable : 400 millions d'euros, c'est une somme importante, qui aurait soulagé les établissements de santé. En ne tenant pas vos promesses, en refusant de restituer ces sommes aux établissements, vous minez encore davantage leur confiance en ce Gouvernement. L'heure n'est pas aux coups de rabot, mais à l'investissement massif. Nous voterons contre cet article.

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