Pourtant, lorsqu'on les interroge, les salariés français sont bien plus nombreux que les danois à avoir la crainte de perdre leur emploi. L'explication est simple : en France, lorsqu'on se retrouve au chômage, on y reste généralement plus longtemps qu'ailleurs, ce qui nourrit la crainte et l'angoisse du déclassement, même chez ceux qui ont un CDI. Tous les travailleurs ne sont évidemment pas égaux : ce sont toujours les moins diplômés et les moins qualifiés qui connaissent les plus grandes difficultés. Je vous rappelle que le taux de chômage est de 18 % chez les personnes les moins qualifiées contre 5 % à partir de bac + 2, sans compter de grandes inégalités territoriales.
Ce problème a des racines profondes et la réforme de l'école contribuera à long terme à une meilleure égalité. Mais il faut donner aux actifs d'aujourd'hui des protections nouvelles. Car la première des précarités, c'est le chômage, la première des protections, c'est la compétence, et le levier de la réussite, c'est la formation.