Comme je le disais en m'exprimant sur l'article, le ministre Gérald Darmanin, au cours de la séance de questions au Gouvernement du 16 octobre dernier, s'est engagé à une série de mesures fiscales en faveur des Français de l'étranger, en particulier à l'exonération des prélèvements CSG et CRDS – dont acte – , mais « pour un certain nombre de Français résidant à l'étranger (…) dans l'Union européenne ou en Suisse ». Et les autres, monsieur le ministre ? Voilà cinq ans que nous dénonçons dans cet hémicycle – ou plutôt, que je dénonce, car mes collègues de l'opposition ne sont, hélas, plus avec moi – cette fiscalité abusive. On fait payer aux Français de l'étranger un régime de protection dont, dans leur immense majorité, ils ne bénéficient pas. Voilà des années qu'on les prend pour des vaches à lait, alors qu'ils ne sont ni des rentiers, ni des exilés fiscaux, ni des vaches à lait.
Je me réjouis donc, évidemment, de cette annonce, mais pourquoi ne pas aller jusqu'au bout ? Sur les 3 millions de Français établis à l'étranger, 1,8 million restent concernés. Pourquoi créer une inégalité de traitement injustifié entre les Français résidant en Europe et les autres ? Monsieur le ministre, l'égalité devant la loi fiscale est un principe constitutionnel. Soyez sûr que cette rupture d'égalité alimentera un contentieux lourd et coûteux pour les finances de l'État.
Mon amendement vise à exonérer de CSG et de CRDS l'ensemble des Français de l'étranger, qu'ils résident à Abidjan, à Genève, à New York, à Jérusalem, à Agadir ou ailleurs – et peut-être même bientôt à Londres. C'est une question de principe, mais le raisonnement est également économique.
De grâce, réfléchissez : il faut favoriser l'investissement immobilier des non-résidents chez eux, en France. Comme je le disais tout à l'heure, les Français ne veulent plus investir dans leur propre pays, car ils sont sur-fiscalisés. C'est le monde à l'envers !
Nous avons demandé un scrutin public sur cet amendement et trois millions de Français nous regardent. L'exonération doit s'appliquer à tous nos compatriotes : voilà le sens de mon amendement et, même si c'est vous qui en avez le crédit, le principal est que nous y parvenions. Votez cet amendement, car il est vraiment important pour nos compatriotes de l'étranger.