Écoutez, monsieur Door, et comprenez pourquoi ma proposition n'est pas si iconoclaste. Sur les 23 000 enfants, 3 000 ont été orientés vers cette structure ; c'est peu mais cela compte : ce sont dix enfants par jour qui n'attendent plus sur des brancards.
À la fin de l'année, l'assurance maladie, constatant que les enfants avaient été soignés par les médecins libéraux, a pris en charge les consultations auprès de ceux-ci et a cessé de payer les forfaits hospitaliers.
Cependant, le temps gagné par les équipes, consacré auparavant à recevoir 3 000 enfants, n'était pas suffisant pour justifier que l'hôpital licencie du personnel. L'hôpital a gardé le même effectif et, grâce à ces 3 000 visites en moins, le personnel a pu, heureusement, travailler dans des conditions moins catastrophiques. Mais il a perdu 400 000 euros. Or aucun hôpital ne peut se permettre de perdre 400 000 euros parce qu'il a décidé d'améliorer la qualité de la prise en charge aux urgences ! La structure va tout simplement devoir fermer si rien n'est fait ! Une facture de 400 000 euros, c'est trop lourd !
Le forfait de réorientation, quant à lui, ne coûtera rien à l'hôpital, ni à la sécurité sociale. Il ne fera rien perdre ni gagner à l'hôpital : c'est un outil de réorganisation. Il s'agit de mettre un pied dans la porte, de commencer à considérer qu'il y a d'autres façons de soigner que les urgences quand des solutions alternatives existent.