Je voudrais d'abord revenir sur le coût des OPEX et des missions intérieures. Selon les chiffres qui figurent dans la fiche de synthèse intitulée les « dix points clefs », il y aura une provision de 850 millions d'euros pour 2019, ce qui représente une hausse de 100 millions d'euros. J'ai cru comprendre que cela inclut les missions intérieures, dont Sentinelle, qui sont regroupées avec les OPEX dans l'expression suivante : « des armées engagées sur le terrain pour la défense des Français ». Or le coût total des OPEX et des missions intérieures doit tourner autour de 1,2 milliard d'euros : il faudra donc, une nouvelle fois, faire appel à une contribution interministérielle, qui fera l'objet d'une loi de finances rectificative. L'article 4 de la LPM 2019-2025 prévoit, dans des termes un peu ambigus, que ce sera fait en préservant autant que possible les crédits de la mission « Défense ». On peut se demander si cette garantie interministérielle sera actionnée chaque année et, le cas échéant, si l'on tiendra compte des difficultés que certains ministères peuvent rencontrer.
S'agissant du MCO aéronautique, vous avez fait part de votre attachement à une industrie d'État. En ce qui concerne le MCO terrestre, vous avez déclaré lors de votre déplacement du 23 juillet dernier auprès du 2e régiment du matériel, à Bruz, que la part des industriels privés participant au MCO terrestre devrait monter progressivement en puissance, pour atteindre un équilibre avec la part réalisée au niveau étatique par les bases de soutien de matériel (BSMAT) : alors que la part du privé est aujourd'hui de 15 %, votre souhait serait d'arriver à 40 % d'ici à 2025. Ne peut-on pas considérer que c'est une forme d'abandon des missions régaliennes en matière de MCO ?