Monsieur le Premier président, comme vous l'avez souligné, la sécurité sociale connaît depuis des années une situation comptable fragilisée. Nous comprenons votre invitation à renforcer l'équilibre structurel des comptes, même s'il peut parfois paraître difficile de conjuguer conjoncture, besoins et offre. Dans vos commentaires, vous soulignez que le respect global de l'ONDAM cache en réalité un important dépassement de l'enveloppe prévisionnelle des soins de ville, compensé par un ralentissement de l'activité hospitalière. Nous connaissons l'impact de la ponction de l'enveloppe de dépenses des hôpitaux, pour compenser les dérapages des soins de ville – le déficit des hôpitaux publics atteignait 835 millions d'euros en 2017. Vous considérez que le problème n'a pas été résolu, mais plutôt déplacé.
Aussi souhaiterais-je bénéficier de vos éclairages sur l'analyse du PLFSS 2019 en matière de pilotage des dépenses de soins de ville, entre projections et préconisations. J'aimerais aussi connaître votre avis sur la méthode employée aujourd'hui pour « construire » le prix du médicament. Je pense en particulier aux médicaments innovants dont le délai de mise sur le marché après autorisation européenne dépasse régulièrement 500 jours, alors que les préconisations sont de quelque 150 jours.
Enfin, la Cour des comptes relève l'excédent de la branche des accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) affiché en 2017. Là encore, plutôt que d'opérer des transferts vers la branche assurance maladie, il y aurait lieu de l'orienter ces montants vers la prévention des risques professionnels et l'amélioration des conditions de travail. Quels mécanismes de ce type peuvent, selon vous, être mis en place pour développer le financement de la prévention des risques professionnels ?