Je reviens d'abord sur le logement neuf. S'agissant de l'isolation et de la qualité du bâti, la réglementation actuelle est satisfaisante et va même au-delà de ce qu'on peut justifier sur le plan économique. Aller au-delà, dans le neuf, serait du gaspillage de ressources.
En revanche, à nos yeux, ce qui favorise l'économie décarbonée, soit l'électricité et les pompes à chaleur, n'est pas suffisamment encouragé en raison du coefficient de 2,58. On ne donne pas non plus assez d'incitation à l'utilisation des technologies actives, comme le pilotage et la programmation. Le compteur Linky doit permettre de consommer de préférence quand cela pose moins de problèmes à la collectivité. Encore faut-il que la tarification évolue dans ce sens. Or cela se fait timidement. Certains fournisseurs ont proposé des tarifs de week-end, mais c'est peu de chose.
Pour le bâti existant, le problème est bien plus considérable, car il s'agit avant tout d'investissement. Pour parvenir aux objectifs de la transition énergétique, les efforts devraient porter, à égalité, sur deux domaines ; le premier est l'amélioration du bâti lui-même par l'isolation, le double vitrage – avec le problème de financement ; le second est, comme dans le neuf, d'encourager les systèmes de production d'énergie décarbonée et les systèmes actifs de gestion avec, de nouveau, le compteur Linky.
On sait combien il est difficile de faire voter des travaux dans une assemblée de copropriétaires. En Suède par exemple, toutes les copropriétés ont des fonds de travaux bien supérieurs à ce qui existe en France, et elles ne rechignent pas à les utiliser. Mais l'amélioration du bâti ne se justifie pas seulement par les économies d'énergie. Il faut aussi faire valoir le meilleur confort, et la plus-value patrimoniale, pour faire passer ces mesures.