Intervention de Jean-Pierre Hauet

Réunion du jeudi 11 octobre 2018 à 17h00
Mission d'information relative aux freins à la transition énergétique

Jean-Pierre Hauet, président du comité scientifique, économique, environnemental et sociétal de l'association Équilibre des énergies :

L'industrie française de production de panneaux photovoltaïques est réduite à sa plus simple expression – si même elle existe encore. Il nous reste les équipements de conversion électrique, pour lesquels Schneider semble bien placé, et l'installation. Mais pour la fabrication des panneaux, la partie est perdue depuis une quinzaine d'années. J'ai dirigé il y a bien longtemps Photowatt, une filiale de la Compagnie générale d'électricité (CGE). Au centre de recherche d'Alcatel, nous faisons beaucoup de recherches sur le photovoltaïque ; cela n'a pas pris car les Français n'ont pas la culture de la grande série – il en est de même pour les écrans plats. Le génie français est plutôt de faire des choses complexes, des TGV, des Airbus. La production à des millions d'exemplaires bon marché, cela ne figure pas dans nos gènes. Au risque de vous décevoir, on aura du mal à remonter la pente.

En revanche, s'agissant de l'utilisation, ma conviction personnelle est que les panneaux photovoltaïques vont se banaliser à l'horizon 2025-2030 dans la construction. Le photovoltaïque produit de l'énergie quand le soleil brille – pardonnez cette lapalissade. Les étés seront de plus en plus chauds. On ne vous voue pas aux gémonies parce que vous avez l'air conditionné dans votre voiture ; dans les bureaux, il faut l'air conditionné pour le confort du personnel, sinon gare à la productivité. Mais le refroidissement dans les logements, c'est encore un luxe, un péché. Pourtant, y travailler valorise les panneaux photovoltaïques. Par ailleurs, les véhicules électriques sont souvent au garage, et près d'endroits où il y a des panneaux photovoltaïques. Leur couplage est tout à fait imaginable, et on passerait mieux le pic électrique du soir si l'on relâchait l'électricité stockée dans les véhicules. Il y a donc là des évolutions à poursuivre dans la construction, en fonction aussi de la réglementation – je ne reviens pas sur le coefficient de 2,58. La grande série se répand, les artisans commencent à s'habituer. On peut être relativement optimistes.

Pour les grandes surfaces de toitures, le photovoltaïque est bien pour les centres commerciaux, qui ont des besoins de conditionnement toute la journée. La réglementation doit l'encourager. En revanche, les centrales photovoltaïques, dont il existe quelques exemplaires en France, doivent rester dans le domaine concurrentiel et les appels d'offres tels qu'ils fonctionnent aujourd'hui nous paraissent satisfaisants.

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