Intervention de Michel Herbillon

Réunion du jeudi 11 octobre 2018 à 10h15
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Herbillon :

Madame la secrétaire générale, je vous remercie pour vos propos. Je vais d'abord rebondir sur la question de notre présidente qui concernait le couple franco-allemand. La rencontre de Meseberg est intervenue après beaucoup d'atermoiements et de non-rencontres dus à la mise en place de la coalition en Allemagne. Il nous faut tenir compte du changement qu'elle amène dans ce pays, puisque la coalition gouvernementale n'est plus exactement la même que précédemment et que le paysage du Bundestag a lui aussi de toute évidence changé. Au sein de la coalition entre la CDU et la CSU, du fait des personnalités mais également de l'élection prochaine en Bavière, la configuration de l'attelage n'est pas exactement la même.

Vous avez dit que vous n'alliez pas dresser la liste de tous les sujets de divisions entre la France et l'Allemagne. Mais que ces divisions soient nombreuses est grave, car l'Europe fonctionne beaucoup, sinon uniquement, grâce au moteur franco-allemand ! Je voudrais savoir si, après le sommet de Meseberg, des vues communes ont été trouvées sur les questions migratoires et, si tel est le cas, dans quels domaines. Par ailleurs, où en sommes-nous en ce qui concerne la zone euro ? Car vous dites que les progrès sont lents : ils sont même très lents ! Or, l'un des points cruciaux du discours de la Sorbonne, qui comportait beaucoup d'éléments prometteurs et de grande qualité, était justement la réforme de la zone euro.

Je souhaite également vous interroger sur la question migratoire qui, comme vous le savez, a plusieurs aspects. Le premier de ces aspects, qui doit être une priorité, est l'aspect humanitaire qui nous préoccupe tous et qui est effectivement préoccupant. Mais la question migratoire est aussi perçue par les peuples européens comme l'illustration de l'incapacité de l'Europe à trouver un accord sur une politique commune de reconduite à la frontière des déboutés du droit d'asile et sur l'accueil des migrants. Nous faisons d'ailleurs preuve de beaucoup d'hypocrisie dans ce domaine lorsque nous refusons l'Aquarius qui se promène en Méditerranée tout en participant à la répartition des migrants accueillis sur notre sol. Madame la secrétaire générale, je désire donc que vous nous indiquiez quelle va être la traduction concrète du concept de solidarité obligatoire. Car je crois que mon collègue Ludovic Mendes a fait une erreur en parlant de « volontariat obligatoire » : c'est de solidarité obligatoire qu'il a été question dans votre propos liminaire.

Je suis préoccupé par le fait que, comme vous l'avez indiqué, ces questions n'ont que peu été abordées à Salzbourg où il a surtout été question du Brexit. Pensez-vous qu'il y ait une chance qu'une évolution se dessine sur la question de la réforme de la procédure de Dublin et sur la mise en place d'une politique commune de retour des déboutés du droit d'asile ? Nous devons avoir conscience que les peuples des différents pays de l'Union se désespèrent devant l'incapacité de l'Europe à mener des politiques communes en ce domaine. Les nombreuses divisions qui existent aujourd'hui ne permettent guère de se montrer optimiste sur la résolution de ce problème.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.