Je vous remercie pour cet amendement et pour votre apport à la discussion sur la vaccination contre le papillomavirus que nous avons largement engagée en commission. Le sujet est loin d'être clos.
Les recommandations actuelles visent toutes les jeunes filles avant l'âge de onze ans et les jeunes garçons avant l'âge de vingt-six ans sous condition, notamment les immunodéprimés et les homosexuels.
La couverture vaccinale en France est très faible – 20 % – , comme en Allemagne, tandis que dans les pays d'Europe du Nord, elle dépasse 80 %. En Amérique centrale, en Australie, partout dans le monde, nombreux sont les pays à avoir pris des mesures pour éradiquer le papillomavirus. Celui-ci est responsable de dizaines de milliers de cas de lésions précancéreuses et cancéreuses en Europe. En France, on estime qu'environ 700 morts liées au cancer de l'utérus, donc au HPV, pourraient être évitées chez les jeunes femmes.
Il y a là un enjeu de santé publique absolument majeur. Nous ne le découvrons pas mais notre pays accuse un retard très important. La Haute autorité de santé mène actuellement des travaux pour déterminer comment procéder pour augmenter très sensiblement la couverture vaccinale. Chacun se souvient du débat ayant animé cet hémicycle l'année dernière à propos de la vaccination obligatoire, qui a mis en lumière les difficultés à avancer dans ce domaine – on peut le regretter. Si son utilité est scientifiquement avérée, la vaccination contre le HPV, à l'inverse d'autres vaccins, fait débat jusque dans la population médicale. Il y a un effort de pédagogie à faire.
Il serait intéressant que nous disposions de recommandations actualisées de la Haute autorité de santé nous permettant d'avancer rapidement sur ce chemin. Nous ne pouvons pas rester sans rien faire. Cela pourrait nous être reproché dans quelques années.