J'aborde ce débat avec beaucoup d'humilité : je veux simplement vous apporter un témoignage. Lors de la discussion du projet de loi de financement de la sécurité sociale et du débat budgétaire, nous avons démontré que le droit commun en matière de prise en charge des personnes en situation de handicap n'était pas à la hauteur des besoins. Nous avons dénoncé cette situation avec force – François Ruffin a évoqué la scolarisation des enfants en situation de handicap – et avons notamment souligné les difficultés sociétales auxquelles nous sommes confrontés, liées au vieillissement des personnes en situation de handicap et à notre incapacité à leur offrir des structures adaptées. Ces personnes vivent plus longtemps qu'avant, ce qui est une bonne chose, et l'insuffisance des moyens qui leur sont consacrés saute aux yeux.
Dans les départements d'outre-mer, la situation est encore plus grave, tant en termes de moyens mis en oeuvre que de cumul des critères d'exclusion et donc d'accès à ces droits fondamentaux. Mes collègues ont raison de poser cette question fondamentale : madame la ministre, dans les discussions que vous avez ou que vous subissez avec vos collègues des autres ministères, comment pouvez-vous obtenir des crédits exorbitants du droit commun, prenant en compte des situations extraordinaires, atypiques en termes de situations sociales et d'inégalités ? En droit français, dans des situations différentes, des traitements différents peuvent être appliqués afin de tendre vers l'égalité. Or le mépris perçu par les outre-mer réside justement dans votre incapacité à prendre en compte, notamment dans le cadre de ce budget, leur situation spécifique et leurs besoins exorbitants du droit commun. C'est particulièrement vrai en matière de handicap. Les témoignages que nous venons d'entendre nous tordent le ventre !