Madame la ministre, vous avez déclaré que Mayotte était un échec collectif. La réalité à Mayotte est très compliquée et il faut garder de l'humilité face à la difficulté de la tâche. En 2011, lorsque Mayotte est devenue officiellement département français, aucune préparation n'avait été faite en vue de cette bascule vers une départementalisation réelle, ou du moins vers cette création de droits. Ce n'est, en réalité, qu'à partir de 2012 que le travail a commencé.
La loi sur l'égalité réelle a permis une accélération du rattrapage en matière de droits, et en particulier de droits sociaux. Cela ne règle pas tout le problème, mais c'est une pierre de l'édifice. On ne peut pas dire que seule la responsabilité est collective ; la construction l'est aussi et chacun apporte sa pierre, dans la mesure des responsabilités qui le lui permettent. C'est un premier point.
Deuxième point, tous les débats évoqués aujourd'hui l'ont, en fait, déjà été dans le cadre de la loi sur l'égalité réelle. Il y a deux sujets : le rattrapage de tous les retards historiques en termes de droits fondamentaux de la République et une nouvelle impulsion provenant des plans de convergence – mais pas des plans de convergence à 23 millions d'euros ! Ces plans doivent prévoir une arrivée d'argent frais qui nous permette de structurer nos territoires et de les propulser dans la nouvelle vision que nous avons de notre ancrage océanique. C'est là toute la question que soulèvent M. Ratenon et d'autres collègues.
On en revient donc à l'idée qu'il faut définir ces plans de convergence et les inscrire dans une coconstruction avec les territoires, comme l'ont voulu les députés et les sénateurs, afin que nous ayons les moyens d'une construction nouvelle et entièrement rénovée de notre propre développement dans nos espaces, qui sont complètement océaniques, et non pas exclusivement tournés vers l'Hexagone.