Madame la ministre, je veux vraiment vous aider. Je pense sincèrement que les pouvoirs et l'organisation du ministère des outre-mer devraient être reconfigurés au sein du Gouvernement et de la République. Vous menez des politiques segmentées et, que vous le vouliez ou non, les pays d'outre-mer, éloignés qu'ils sont de 8 000, 12 000 ou 24 000 kilomètres, ne constituent pas des territoires qui puissent à la fois bénéficier directement des politiques d'État et mettre en place des politiques tenant compte des différences et des particularités. Il s'agit d'un double enjeu que l'on ne peut pas maîtriser.
Je ne vous demande pas d'être ministre de l'éducation lorsque nous parlons d'éducation, mais une cohérence globale est nécessaire pour accompagner ces pays – et je ne parle pas d'une mise sous tutelle mentale – vers une émancipation économique, sociale et culturelle. Ce qui manque, c'est le socle de la culture et du développement. Sans cela, vous continuerez à panser les bobos et les plaies du passé. Ce qu'il faut, c'est instaurer dans ces pays des mécanismes autonomes de développement économique.
Aujourd'hui, l'un des grands enjeux dans nombre de ces pays est l'illettrisme, qui concerne 50 % de la population à Mayotte et 19,5 % à la Martinique. C'est inacceptable ! Il faut mener une politique globale, qui ne peut être uniquement budgétaire. Je soutiens un amendement d'appel en espérant que vous ne raisonnerez pas dans une logique de guichet, mais dans une logique de projet.