Dans le monde, 4 000 ingénieurs géologues travaillent pour l'exploration. Est-ce à dire, monsieur le ministre d'État, que la France a décidé de ne plus jouer aucun rôle dans ce secteur ? Il y a, à côté de Pau, le deuxième centre mondial de recherche sur le pétrole et le gaz. Dites-moi si ce centre va rester sur place, alors que le pays envoie un signal selon lequel ce sujet ne l'intéresse plus du tout ?
Que proposez-vous, monsieur le ministre d'État, à tous les employés de la filière du pétrole et du gaz ? Je vous ai cité l'exemple du bassin aquitain, qui montre, par des éléments factuels, que vous ne respectez pas la Constitution. Dans ma région, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, nous avons des unités de raffinage, autour de l'étang de Berre. Vous m'expliquerez, avec raison, qu'elles ne sont pas directement concernées par ce projet. Mais, pour avoir discuté avec des investisseurs, je vous poserai la question suivante : comment allons-nous convaincre demain des multinationales – qui voient la France comme un confetti sur la carte du monde – qu'elles doivent investir dans la modernisation de ces outils, alors que nous envoyons le message selon lequel nous tournons le dos, non à la technique, mais à la ressource même ?
En conclusion, mes chers collègues, ce texte est un quintuple non-sens.
C'est, premièrement, un non-sens environnemental ; vous y êtes bien évidemment sensibles, puisque vous êtes engagés en faveur de la défense de l'environnement. On peut fermer tous les puits de pétrole et toutes les mines de charbon de ce pays, si la consommation est identique, par substitution des importations à la production, il n'y aura strictement aucun impact sur l'empreinte carbone de la France, si ce n'est, peut-être, un impact négatif ; en effet, quelque chose me dit que, quand vous faites venir les hydrocarbures de l'étranger, cela produit, d'une manière ou d'une autre, du CO2.
C'est, deuxièmement, un non-sens commercial. En effet, nous allons augmenter les importations de pétrole, par substitution à la production nationale. Notre balance commerciale et notre vulnérabilité aux changements géopolitiques dans certaines régions vont en être exacerbées – certes, seulement à hauteur de 1 %, mais c'est 1 % que nous n'aurons pas dans nos caisses.
C'est, troisièmement, un non-sens économique : 5 000 personnes travaillent directement dans cette filière. Tout à l'heure, vous citiez des chiffres relatifs aux filières d'énergies vertes. Je crois que c'est une erreur de les mettre dans la balance en disant que la création de certains emplois compensera la destruction d'autres emplois. Non, ce que je propose, monsieur le ministre d'État, compte tenu du taux de chômage, c'est que l'on crée le plus grand nombre d'emplois possible. La filière photovoltaïque représente 15 000 emplois.