Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, madame la présidente de la commission du développement durable, chers collègues, la lutte contre les changements climatiques est l'un de nos plus grands défis. Elle conditionne tout ce qui a de l'importance à nos yeux. La France, pays hôte de l'accord de Paris en 2015, se doit d'être aux avant-postes.
Relever le défi climatique passe par une transformation profonde de notre modèle énergétique et, au-delà, de notre modèle économique et social. C'est le sens du plan climat, présenté par le Gouvernement dès juillet dernier, qui porte des mesures sans précédent, telles la fin des ventes de véhicules essence et diesel en 2040, le renforcement de la lutte contre la précarité énergétique, le basculement vers une fiscalité plus écologique et une économie 100 % circulaire, ou la sortie des énergies fossiles, concrétisée par le présent texte.
Le projet de loi que nous examinons ce jour met fin à la recherche et à l'exploitation des hydrocarbures conventionnels et non conventionnels. Il est plus que symbolique : c'est un vrai point de départ vers un nouveau modèle énergétique. Avec ce texte, nous allons donner une direction nouvelle, en engageant résolument la France vers la sortie des énergies fossiles. Nous fixons un cap clair et cohérent avec les alertes des scientifiques : il faut laisser plus de 80 % des énergies fossiles dans le sol. Il est donc tout simplement logique d'arrêter de chercher de nouvelles réserves à exploiter. La France montre l'exemple en s'y engageant ; d'autres suivront inexorablement. C'est le sens de l'histoire.
Pour la France, nous allons réussir cette transition car nous allons l'effectuer d'une manière radicalement nouvelle. Nous assumons la méthode et nous la mènerons avec l'ensemble des acteurs : nous allons partir de l'accompagnement des territoires et donner de la visibilité aux entreprises, pour anticiper les conversions professionnelles et créer des emplois durables, notamment dans les énergies renouvelables.
On ne sort pas de la dépendance aux hydrocarbures en un jour. Cette transition sera irréversible mais progressive, comme l'illustre le bon point d'équilibre que trouve ce texte entre, d'une part, l'échéance de 2040 et, d'autre part, le respect des droits acquis par les entreprises.