Intervention de Vincent Ledoux

Réunion du mercredi 24 octobre 2018 à 21h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVincent Ledoux, rapporteur spécial (Action extérieure de l'État) :

Je salue la qualité du rapport de notre collègue Marc Le Fur, qui connaît bien ce sujet sur lequel il travaille depuis de très nombreuses années. Ce rendez-vous est important pour la France et pour nous : allons-nous enfin être à la hauteur des engagements pris depuis des décennies, alors que les objectifs n'ont jusqu'à maintenant jamais été atteints ? J'espère qu'au terme de cette mandature, nous, parlementaires, pourrons nous enorgueillir d'avoir contribué à tenir la promesse de notre exécutif. Nous ne devons pas lâcher la bride.

Je suis d'accord avec vous, monsieur Le Fur, nous avons enfin compris que le vieux logiciel de l'aide publique au développement était périmé et qu'il fallait revisiter nos procédures. Nous ne parlons pas ce soir de boîtes de petits pois, mais de populations qui ont besoin de nous, dans le cadre d'un contrat gagnant-gagnant. Nous ne sommes pas là pour leur faire la charité, mais pour les soutenir, alors qu'elles sont souvent dans une situation paradoxale : ainsi, en Afrique, la croissance est là mais elle n'est pas suffisamment inclusive pour profiter véritablement aux populations.

De même, nos priorités géographiques sont bienvenues. C'est une amélioration.

Vous avez évoqué l'évaluation. Il faut bien sûr évaluer, tout en privilégiant les dons, qui l'étaient insuffisamment jusqu'à présent. La reconnaissance de l'importance du bilatéralisme est essentielle : ce dialogue de peuple à peuple nous permet d'évoquer les sujets qui fâchent. Pour autant, je suis gêné quand vous évoquez la conditionnalité de l'aide publique au développement. Tout n'est pas conditionnable... La fierté et la dignité de certains peuples passent aussi par la reconnaissance de leur autonomie politique. Nous pouvons discuter en bonne intelligence de la gestion des flux migratoires. J'en parle d'autant plus ouvertement que j'ai accompagné le Président de la République au Nigeria. Son discours a été particulièrement clair, totalement décomplexé, puisqu'il a même abordé la question démographique face aux populations locales. Il est jeune, a compris ce qui se passe ; il n'est plus dans le passé mais se projette dans l'avenir.

Certains estiment que nous ne pourrons pas atteindre nos objectifs, que nous usons d'artifices comptables. Mais nous devons y arriver ! Nous devons montrer notre volonté d'accompagner cette conduite du changement, notamment avec l'AFD, notre principal opérateur. Les bons messages doivent être transmis aux bonnes personnes. Je souhaite une réussite pleine et entière de ce pan de notre politique étrangère, qui n'épuise certes pas nos relations, notamment avec le continent africain, mais constitue une part extrêmement importante de notre action internationale.

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