Intervention de Marc Le Fur

Réunion du mercredi 24 octobre 2018 à 21h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur, rapporteur spécial :

Mes collègues, qui ont une grande expérience personnelle de ce sujet, m'ont posé beaucoup de questions !

C'est une évidence, nous avons changé d'époque : avec 1 milliard d'euros en autorisations d'engagement, nous nous donnons les moyens d'atteindre l'objectif de 0,55 % en 2022. Y arrivera-t-on ? C'est tout l'enjeu, mais nous ne pouvons pour le moment faire de procès d'intention à quiconque.

Il faut effectivement transcrire ces données budgétaires en objectifs que le Parlement devra voter au cours de la mandature. Au vu des moyens investis, le Parlement ne peut se cantonner à une discussion budgétaire de quelques minutes ou de quelques heures. C'était d'ailleurs une des propositions du rapport Berville.

Concernant la taxe sur les transactions financières, c'est le pire moment pour en parler car les grandes capitales européennes « se disputent » l'héritage du Brexit. Nous ne pourrons donc pas progresser sur le sujet. Quand le Brexit aura eu lieu, que chacun aura pris sa part des activités de Londres – Düsseldorf, Paris, Bruxelles ou d'autres villes – et que la situation sera stabilisée, nous pourrons en débattre. L'Allemagne s'y oppose pour le moment et n'évoluera probablement pas avant trois à cinq ans.

Concernant l'immigration, le Président de la République en parle on ne peut plus clairement ! En effet, vous ne pouvez pas demander aux Français un effort considérable – 6 milliards d'euros en plus – sans traduction en termes de politique migratoire ! Quelles que soient nos sensibilités politiques, nous savons tous que c'est l'obsession de nombre de nos compatriotes. Nous devons donc être cohérents.

Monsieur Labaronne, certes, on parle actuellement moins des autres conditions que vous avez évoquées, mais cela ne me trouble pas, car je crains que la gauche n'en ait beaucoup parlé par le passé pour se désengager de l'Afrique. Cela redevient notre priorité. Or on ne peut avoir le même degré d'exigence à l'égard de certains États, qui n'existent que sur la moitié de leur territoire, que d'autres, moins fragiles. Dans le cas du Mali, l'État central contrôle entre un gros tiers et une petite moitié du territoire. On doit conserver ces exigences, mais à la condition de les relativiser dans le temps et dans l'espace.

La priorité réaffirmée vers l'Afrique va de pair avec la francophonie, mais nous ne devons pas non plus oublier certains pays d'expression anglaise de la zone, notamment ceux qui sont des puissances en devenir et une chance pour l'Afrique, comme l'Éthiopie.

Pour conclure, je regrette que nous ne disposions pas à ce stade de documents essentiels, en particulier de politique transversale. Nous sommes des militants de la loi organique relative aux lois de finances mais encore faut-il que nous disposions des informations qu'exige cette loi ! Or ce n'est pas le cas à ce stade.

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