Intervention de Christophe Bouillon

Réunion du mercredi 31 octobre 2018 à 9h35
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Bouillon :

Pour ceux qui doutent que la France est une puissance maritime, il suffit d'entendre M. Jimmy Pahun pour se convaincre au contraire de sa vocation maritime forte. D'ailleurs, c'est la seule vigie que je connaisse qui dit « mer ! » plutôt que « terre ! », et je crois qu'on peut lui faire confiance pour la connaissance qu'il a de ce domaine.

Malgré tout, je regrette qu'à aucun moment n'ait été prononcé le mot Brexit. Je vous le dis en tant qu'élu normand : c'est un sujet qui nous inquiète, et j'aimerais savoir concrètement quels moyens d'accompagnement sont prévus pour permettre que, dans le corridor maritime que représente aujourd'hui la Manche, le Brexit ne pénalise pas les grands ports français – je pense au Havre, à Rouen et à beaucoup d'autres. On sait qu'une certaine volonté est exprimée au niveau européen, notamment par la Commissaire européenne Mme Violeta Bulc, qui a indiqué que l'on trouverait d'autres moyens que de passer par les ports français. Voilà qui peut nous inquiéter.

M. Jimmy Pahun a fait référence, et je l'en remercie, au développement du grand port maritime du Havre. Une question ancienne est celle de la chatière, un accès au chenal. Cet investissement, évoqué de manière récurrente, représente aujourd'hui la coquette somme de 100 millions d'euros. J'aimerais savoir si, dans le budget dont il a fait la présentation, des moyens sont dédiés à cette fameuse chatière attendue par la communauté portuaire havraise.

Sur la cohésion du territoire, a été évoquée la création de l'ANCT. Elle va se faire par voie législative, le texte étant actuellement au Sénat. Pour que ce soit une réussite, il faut qu'elle soit une agence territorialisée et non un « machin » parisien. Il faut que place soit faite aux élus, des élus qui représentent des collectivités de toutes tailles. Il faut également que cette agence soit dotée de moyens et notamment de moyens humains. Ce qui remonte des territoires, c'est souvent un manque d'ingénierie pour accompagner des projets. Il est bon de mettre en oeuvre des dispositifs, de faire des appels à manifestation d'intérêt, mais, pour un élu d'une collectivité petite ou moyenne, il est toujours difficile de mettre en oeuvre, ensuite, les moyens d'action.

Vous avez évoqué le programme « Action Coeur de ville » ; c'est un bon dispositif, mais il concerne 222 communes alors que l'on sait que la question de la revitalisation des centres-villes concerne au bas mot 700 à 800 communes dans notre pays. Je voudrais savoir si vous pensez à une possibilité d'élargissement de ce dispositif.

Vous avez par ailleurs évoqué la question des contrats de plan État-région. Nous arrivons en « queue de comète » de la précédente génération. Avez-vous des indications sur un calendrier et la façon dont se construira la prochaine génération ? Notamment, intégrera-t-elle, c'est une question que nous avons souvent discutée ici, l'avenir des petites lignes ferroviaires et un certain nombre d'investissements nécessaires en termes d'infrastructures ?

Enfin, s'agissant des MSAP, je considère, comme beaucoup, que la première des MSAP, c'est la mairie. Nous pouvons nous réjouir d'avoir, comme vous l'avez rappelé, 1 284 MSAP; c'est plutôt une réussite, cela permet de coordonner l'ensemble des services. Malgré tout, je pense qu'il faut continuer à porter attention à toutes les communes de France, qui sont les premières maisons de services au public.

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