« Est-ce que guérir des patients est un modèle économique soutenable ? » La question est posée par un analyste de Goldman Sachs. De fait, si les gens sont guéris, les revenus de l'industrie pharmaceutique diminuent. Ainsi, l'Organisation mondiale de la santé réclame, depuis dix ans, qu'elle investisse dans les anti-infectieux et les antibiotiques susceptibles de traiter un certain nombre de maladies, notamment dans les pays du Sud. Que répondent les laboratoires pharmaceutiques ? « Nous ne pouvons pas, pour des raisons budgétaires. » Or, on sait que leurs actionnaires se goinfrent, puisque 23 % à 45 % des profits de ces groupes – Novartis, Glaxo, Sanofi, Merck... – leur sont redistribués.
Par cet amendement, nous vous proposons donc, modestement, de socialiser l'industrie pharmaceutique. Une telle socialisation nous paraît en effet nécessaire. Il ne s'agit pas ici de pneumatiques ou de lave-linge ; il s'agit de la santé et de médicaments qui ne seront pas produits parce que l'essentiel de la valeur ajoutée est versé aux actionnaires. En un an, Sanofi donne l'équivalent de 90 Téléthons à ses actionnaires et supprime, dans le même temps, 4 000 postes de chercheurs, dont 2 000 en France, soit un tiers de sa recherche. Cette entreprise construit un bâtiment pour produire des médicaments et le détruit avant même qu'il n'ait été utilisé. Ce fonctionnement est devenu complètement inepte ! C'est pourquoi nous vous proposons de marquer une évolution symbolique vers la socialisation de l'industrie pharmaceutique.