Si nous décidons de socialiser l'industrie pharmaceutique, qui allons-nous mettre dans son conseil d'administration ? Il y a quinze jours, je me rendais à Mourenx, à côté du site de Sanofi où du bromopropane a été envoyé dans l'air à hauteur de 190 000 fois plus que la quantité autorisée. Là, nous avons passé un après-midi, lors d'une commission d'enquête officieuse et décentralisée, à faire se succéder des salariés, des chercheurs – qui ont vu de nombreux postes supprimés dans l'industrie –, le maire de Mourenx, des riverains qui ont eu à subir ces dommages, un médecin – qui regrette qu'il n'y ait pas d'études épidémiologiques sur ces rejets – et des usagers – tels que Mme Marine Martin de l'APESAC pour la Dépakine et d'autres personnes pour le Levothyrox. Voilà qui nous voulons mettre dans le conseil d'administration de l'industrie pharmaceutique pour lui redonner une visée d'utilité publique. Cette industrie ne peut être guidée par la seule soif du profit. Il s'agit de santé publique. Cette industrie doit donc être guidée par le public. J'ajouterais à cette liste représentants des pays du Sud. Ce sont les grands oubliés de l'industrie pharmaceutique parce qu'ils n'ont pas les moyens d'acheter de nouveaux médicaments. Il va donc y avoir concentration de la recherche sur ce qui paraît le plus rentable à court terme.