Monsieur le président, monsieur le ministre de l'intérieur, mesdames et messieurs les rapporteurs spéciaux de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire, mes chers collègues, peut-être ne serai-je pas le meilleur avocat de cet amendement, par lequel le groupe Socialistes et apparentés propose d'abonder les crédits du programme « Intégration et accès à la nationalité française » de 5 millions d'euros.
Quel serait le montant nécessaire ? Je n'en sais rien. Il faut avoir la modestie, l'humilité de reconnaître que vous êtes le seul, monsieur le ministre, à pouvoir répondre à cette question.
Ce que je sais, en revanche, c'est que par cet amendement, nous vous proposons de nous interroger tous sur notre capacité à accompagner ceux qui, pour des raisons diverses, souvent parce qu'ils y sont forcés, ont choisi de venir chez nous.
Notre devoir est en effet de les accompagner. Même si le Gouvernement a abondé le programme « Intégration et accès à la nationalité française », nous considérons qu'il faut envoyer un signal supplémentaire. Financer 1 000 micro-projets n'est pas suffisant. Il faut établir un partenariat avec les collectivités locales, ce qui nécessite un engagement résolu de l'État en faveur de l'accompagnement des réfugiés.
En défendant cet amendement, je cherche moins à vous convaincre de soutenir notre initiative qu'à vous interroger. Je souhaite que le Gouvernement s'exprime sur la nécessité d'accompagner ceux qui se sont réfugiés dans notre pays.
En commission, j'ai rappelé que la porte vers la France – si porte il y a – se situe aujourd'hui à la frontière espagnole, à la lisière du département des Pyrénées-Atlantiques dont je suis élu. Pour avoir vu des raccompagnements à la frontière, entre Hendaye et Fontarrabie, et assisté à certaines scènes, je tiens à saluer le travail des policiers, et leur humanité lorsqu'ils sont confrontés à de telles situations. Je ne suis pas certain qu'à leur place, nous serions plus dignes qu'eux. Ceux que j'ai pu voir font preuve d'une véritable humanité.
Chers collègues, dans nos discours, ne diabolisons pas ce qui est en train de se passer dans le Sud-Ouest. Les Pyrénées-Atlantiques sont un département béni où le Rassemblement national ne recueille pas plus de 8 % des voix, un département béni où la tradition de l'ouverture, de l'accueil, de l'humanité et de l'humanisme a toujours existé.