Tel est, en tout cas, le sens de vos amendements. Nous partageons naturellement votre objectif, à savoir augmenter les effectifs de la police et de la gendarmerie. Je ne doute donc pas de votre intention de voter le budget que nous vous proposons, puisque nous augmentons significativement ses crédits, notamment sur le titre 2, afin de renforcer les effectifs de police. Toutefois, vos amendements soulèvent des difficultés de fond, quand bien même le Gouvernement accepterait de lever le gage. La mutualisation des deux corps va dans le sens de l'histoire. Nous travaillons avec la police et la gendarmerie – qui oeuvrent toutes deux en ce sens – pour accroître leur coopération et leur mutualisation. Des efforts significatifs ont été accomplis en la matière. Votre amendement no 272 , qui vise à abonder de 64 millions d'euros les crédits de la police nationale, priverait la gendarmerie nationale de ses nouvelles marges d'action. Je pense notamment au programme informatique NEOGEND, salué par les militaires, dont le coût s'élève à 62,6 millions d'euros, mais je pourrais donner d'autres exemples, comme les 64,2 millions d'euros consacrés à la construction d'une nouvelle caserne à Laval – le député de la circonscription doit s'en réjouir – ou les 65 millions d'euros destinés à l'acquisition de 2 800 véhicules légers par la DGGN – direction générale de la gendarmerie nationale. Enfin, je rappelle que la stratégie de recentrage des policiers et des gendarmes sur leur coeur de métier – monsieur Potier, vous devriez m'écouter, car je vous apporte des éléments de réponse – via la réduction des tâches indues, a pour effet de renforcer le caractère opérationnel des postes. Ces amendements n'ont pas été examinés par la commission, mais à titre personnel, Romain Grau et moi-même y donnons un avis défavorable.