Je ne m'en exonère pas. Nous avions jadis la majorité parlementaire. La situation actuelle est très préoccupante. Je pense notamment aux violences auxquelles sont confrontés chaque jour les policiers et les gendarmes. Chaque jour, quatorze policiers et gendarmes sont blessés dans le cadre de leur service. Tous vivent des situations de vétusté indignes que plusieurs d'entre nous, sur tous les bancs, dénoncent. On a pourtant l'impression que l'on applique des cautères sur une jambe de bois.
Vous pouvez bien arguer d'une augmentation de 2 ou 3 % : les réserves de précaution l'effaceront. Tout cela, ce sont des mots qui sont détournés pour masquer la réalité.
La vérité, c'est que nous ne sommes pas à la hauteur des enjeux. La violence gagne beaucoup de nos territoires, beaucoup de nos quartiers, et il faut une mobilisation générale et une programmation, réelle, sur un quinquennat. Il faut réarmer l'État ; il faut tenter de faire l'unité nationale autour de l'idée d'une réaffectation des moyens depuis l'État social vers l'État régalien.
En cinquante ans, nous avons baissé la garde : les moyens consacrés aux missions régaliennes, celles qui donnent à l'État sa raison d'être, ont été divisés par deux. Le temps est venu de changer de dimension. Nous avons tous, je le redis, notre part de responsabilité dans la situation actuelle. Mais quels que soient vos artifices de communication, le budget que vous nous présentez n'est pas à la hauteur des enjeux de la protection des Français.