Je n'évoquerai pas les problèmes liés au carburant mais le mauvais état des véhicules, du fait du non-renouvellement de la flotte.
Les voitures, trop vieilles, ont 200 000, parfois 300 000 kilomètres au compteur. Quelquefois en panne, ces véhicules peuvent avoir les sièges défoncés, calés par des dossiers administratifs. Les carrosseries et les volants sont réparés avec du ruban adhésif. On croit rêver.
Ces éléments mettent à mal le travail de la police. Comment les policiers pourraient-ils intervenir efficacement dans de telles conditions ?
Comme je le disais, je me suis rendue hier à Marcillac – j'y ai aperçu M. Démoulin, qui pourra confirmer mes propos. Monsieur le ministre, vous avez dit tout à l'heure que vous faisiez une entière confiance aux services qui choisissent les véhicules de la police. Peut-être devraient-ils consulter les policiers qui utiliseront lesdits véhicules, car de nombreuses aberrations ont été constatées.
Dans la ville d'Agde, par exemple, on nous a rapporté que les fenêtres arrière de certains véhicules ne s'ouvraient pas. Une telle option, en l'absence de climatisation, ne peut que nuire au confort des policiers qui circulent.
Si je tiens à insister sur ce point précis, c'est qu'il n'est pas simplement symbolique. Il participe de façon très concrète au sentiment de lassitude qui gagne nos policiers. Naturellement, ceux-ci sont animés d'un souci réel pour la sécurité de leurs concitoyens et la protection des plus faibles, mais le rapport du Sénat sur l'état des forces de sécurité intérieure, paru cet été, montre bien que la dégradation des conditions d'exercice de leur métier est source d'une réelle souffrance.
En témoigne – je ne serai pas la première à le rappeler ici, mais je tiens à le faire encore une fois – le taux de suicide dramatique au sein de la police, qui est de 36 % supérieur à la moyenne nationale.
Dans un contexte où les actes de délinquance augmentent, il est plus que jamais urgent de remédier à cette situation parce qu'il importe que nos policiers soient respectés, par les citoyens comme par les délinquants.