Monsieur le président, madame la rapporteure spéciale, monsieur le rapporteur pour avis, mesdames, messieurs les députés, c'est avec plaisir que je vous retrouve ici, dans le cadre de l'examen et du vote des crédits de la mission budgétaire « Travail et emploi » du projet de loi de finances pour 2019.
Je ne pourrai pas répondre à toutes les questions que vous avez posées, mais nous aurons l'occasion d'évoquer les sujets abordés lors de l'examen des amendements. J'aimerais au préalable expliciter le sens des priorités que j'ai inscrites dans le projet de budget. Lors de l'examen de celui-ci en commission, j'ai indiqué qu'il devait accompagner la transformation profonde des politiques de l'emploi et de la formation professionnelle que j'ai engagée dès ma prise de fonctions, en sus des ordonnances pour le renforcement du dialogue social.
Je signale en passant à M. Ruffin que le sujet qu'il a évoqué fait partie du champ de la concertation qui s'ouvre avec les partenaires sociaux. Je respecte trop le dialogue social pour préempter le sujet avant que celle-ci ait eu lieu. Je confirme néanmoins que je présenterai bel et bien en 2019 un projet de loi relatif à la santé au travail.
S'agissant des réformes structurantes que nous avons entamées, nous avons d'emblée fait un choix clair : refuser tout traitement statistique du chômage et ne pas faire semblant, mais mener des réformes de fond permettant d'améliorer durablement la situation de l'emploi et de faire reculer le chômage de masse.
Depuis un an, nous avons dénombré 244 000 créations nettes d'emplois. Le taux de chômage est passé de 9,7 % à 9,1 %. Certes, c'est encore bien trop ; mais nous ne pouvons pas, en seulement un an, remédier à vingt ans de politiques de l'emploi n'ayant pas abouti à réduire le chômage de masse. Il faut donc poursuivre les réformes structurelles et les traduire dans le budget. C'est ainsi que nous réussirons dans les années à venir.
Après la publication des ordonnances sur le renforcement du dialogue social et l'adoption de la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, nous nous sommes concentrés cette année sur le plan d'investissement dans les compétences.
D'ores et déjà, 1,5 milliard d'euros ont été engagés en 2018 en vue d'accompagner les jeunes et les demandeurs d'emploi de longue durée vers les métiers en tension, les savoir-être professionnels et les opportunités d'emploi auxquelles ils n'ont pas accès. En effet, les entreprises recherchent certaines compétences et les demandeurs d'emploi de longue durée ainsi que les jeunes n'accèdent pas au marché du travail faute de les avoir.
En 2018, nous avons initié une approche renouvelée de la politique d'inclusion dans l'emploi – par le biais des parcours emploi compétences, lesquels ont d'ores et déjà abouti à l'amélioration qualitative que nous espérions – , une approche responsable, aussi, car elle repose sur la formation et l'accompagnement et pas simplement sur des emplois temporaires qui renvoient leurs titulaires, au bout de quelques mois, à la précarité et au chômage.
Par ailleurs, j'ai signé le 12 juillet dernier un accord avec les entreprises adaptées, qui permettra à 40 000 personnes en situation de handicap supplémentaires d'accéder à ce tremplin vers l'emploi d'ici 2020.
Enfin, le projet de transformation de l'AFPA, annoncé il y a quelques semaines, permettra de la sauver de la mort lente qui la ronge depuis une quinzaine d'années délétère. Il nous semble nécessaire que l'Agence soit forte et recentrée sur des missions d'intérêt général.