Avis défavorable. Je dois dire, monsieur Vallaud, que je trouve vos propos un peu cyniques. Vous avez été aux responsabilités pendant cinq ans et vous avez laissé l'AFPA dégringoler année après année, sans agir structurellement. Entre 2012 et 2016, l'AFPA a connu 720 millions de pertes cumulées, qu'il a fallu éponger année après année, et on compte 70 millions de pertes cette année encore.
L'AFPA a proposé une réforme structurelle, que nous soutenons, car elle va permettre de donner un avenir à l'agence. Nous pensons en effet qu'il faut un service public de formation, recentré sur les missions d'intérêt général. Par exemple, dans le plan d'investissement dans les compétences, les « Prépa compétences » sont largement confiées à l'AFPA et, dans le cadre du programme Hope, la formation des réfugiés.
Cela étant, la décentralisation a également conduit à mettre l'AFPA en concurrence et il est vrai que dans certaines régions, le chiffre d'affaires des agences de l'AFPA a baissé d'une manière dramatique, ce qui a conduit à la fermeture de certains sites. Il existe même des endroits, aujourd'hui, où l'on compte plus de formateurs que de stagiaires, et d'autres où l'AFPA a été déréférencée, parce qu'elle n'a pas réussi à répondre aux appels d'offres des régions.
L'AFPA propose un plan qui permet de lui redonner un avenir stratégique. Ce plan prévoit certes 1 541 suppressions de postes, mais je rappelle qu'il y a 600 départs à la retraite, et aussi 600 créations de postes. Il y aura donc une forte reconversion interne. Notre rôle est d'accompagner cette transition, et c'est ce que l'État fera, dans le dialogue social et en assurant des conditions dignes aux salariés. Nous voulons donner un avenir à l'AFPA, pour l'intérêt du service public des formations. Pour ce faire, nous devons avoir le courage de faire ce qui va lui permettre de dessiner son avenir.