L'amendement de Mme la rapporteure spéciale sauve quelque peu la parole présidentielle, puisque le président Macron, visitant au mois d'avril une maison de l'emploi située dans une zone très rurale et en difficulté des Vosges, avait publiquement annoncé qu'il convenait de maintenir le soutien de l'État à ces structures, qui ont fait leurs preuves.
Notre discussion me paraît surréaliste, compte tenu du volume budgétaire en jeu. Alors même qu'on connaît l'utilité des maisons de l'emploi, est-il convenable de se lancer dans des négociations de boutiquiers pour déterminer si on maintient leurs crédits au niveau de celui de 2018, à savoir 12 millions d'euros, ou si on les abaisse à 8 millions, voire à 5 millions ? De telles négociations me paraissent indignes. C'est pourquoi, monsieur le président, je ne retirerai pas mon amendement.
Mes chers collègues, je vous rappelle que le Sénat, en 2018, a créé une mission d'information sur les maisons de l'emploi, dont le rapport a établi l'existence d'un risque de fracture territoriale accru, du fait que certains territoires auront les moyens de financer une maison de l'emploi, et d'autres non, ce qui privera le public des services qu'elles offrent en termes d'emploi et de formation. Le Sénat a également montré qu'il est ubuesque, pour ne pas dire inique, d'inciter l'État à demeurer titulaire des maisons de l'emploi sans leur assurer un financement adéquat.
C'est la raison pour laquelle, je le répète, je maintiens mon amendement qui rétablit les crédits à hauteur de 12 millions d'euros. Sans être déraisonnable ni inflationniste, il vise simplement à maintenir l'existant.