Au nom du groupe UDI, Agir et Indépendants, je veux d'abord féliciter Mme la rapporteure pour avis de la qualité de son analyse. On sait sa grande connaissance du sujet.
En prenant connaissance de ce budget, les membres de notre groupe ont ressenti de la surprise, de la stupéfaction même. Depuis des années, nous élus, qui rencontrons les associations, savons combien la situation est difficile pour les bénévoles, alors que c'est la vie associative qui fait la richesse de notre pays.
Aujourd'hui, ces bénévoles sont fatigués parce que le temps passe et que la relève n'est pas là, fatigués parce que les normes des grandes fédérations sont de plus en plus exigeantes, fatigués parce que, si les collectivités font ce qu'elles peuvent, les baisses des dotations conduisent à amoindrir les financements accordés, fatigués parce que les petits sponsors locaux aussi ont du mal à les soutenir en raison du ralentissement économique. Aussi, ils attendaient le soutien de l'État et force est de constater qu'ils ne l'ont plus : les contrats aidés, si importants, ont été supprimés. On a voulu faire croire que ces contrats étaient des gadgets électoralistes, qu'ils ne servaient à rien. Ce n'est pas vrai ! C'est ce qui faisait le sel des associations. Bien entendu, nous comprenons les contraintes budgétaires, mais il est dramatique de chercher des solutions au détriment des associations sportives.
Les Jeux olympiques et paralympiques sont une fête, nous nous sommes tous battus pour les avoir. Mais pour quoi faire, finalement ? On nous parle de sport de haut niveau, soit. Mais il n'y aura pas de haut niveau sans base et nous sommes en train de tarir cette base. Ce message n'est pas politique ni politicien, c'est un message que tous ici ont entendu. Vous êtes en train de récolter 30 millions. C'est à la fois peu et beaucoup, car quand on donne un euro à une association, on en économise des centaines pour le maintien du lien social, la formation, la lutte contre les incivilités. Tout cela, vous êtes en train de le détruire et c'est dramatique.
L'an dernier, nous avions dit à vos prédécesseurs que, certes, l'État ne pouvait pas tout financer, mais que circulaient dans le sport professionnel des flux d'argent sur lesquels on pourrait peut-être prélever un peu en taxant les transferts de très haut niveau. Votre budget est de 400 millions d'euros ; le transfert de Neymar au Paris-Saint-Germain a coûté 250 millions. On ne peut pas ne pas mettre ces montants en parallèle. Nous proposions de récupérer un peu de ces sommes, la majorité a même refusé d'en débattre. Ce n'est pas grave, nous proposerons à nouveau cette mesure ! Le sport professionnel doit soutenir le sport amateur. Vous-même, madame la ministre, avez pratiqué un sport qui n'est pas le plus médiatique mais qui a besoin de soutien. Nous devons aller dans ce sens. L'an dernier, la ministre des sports nous a dit en substance : « Ce que vous proposez est intéressant, mais ce n'est pas possible, nous ne le voterons pas. Mais ne vous inquiétez pas : dans les prochaines années, nous financerons davantage le sport amateur. » Et voilà que cette année, vous retirez encore des moyens !
Ce que je veux, ce n'est pas parler de chiffres, mais vous parler de centaines de milliers de bénévoles qui voudraient que l'on pense à eux, qui aimeraient bien qu'on se rappelle que notre pays s'est construit autour de ses associations sportives, et qui aimeraient bien que les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 soient une fête. Ils ne le seront que si on n'oublie pas les petites associations, qui comptent beaucoup sur l'État pour pouvoir continuer leur travail.