Chacun a conscience que la réussite de la transition énergétique passe par la recherche, singulièrement dans le domaine du développement des énergies renouvelables, pour lequel elle est susceptible d'apporter des sauts technologiques qui faciliteront la réduction des coûts de ces énergies. Cela est également vrai dans le domaine du stockage, qui constitue aujourd'hui un enjeu essentiel pour l'énergie, notamment du fait de l'augmentation de ce qu'on peut qualifier d'énergie intermittente ; et cela vaut aussi pour la notion d'efficacité énergétique.
Je voudrais malgré tout exprimer deux regrets, même si j'ai conscience que commencer par des regrets si tôt le matin n'est jamais bon pour la santé. (Sourires.)
S'agissant du programme 190, comme le rapporteur pour avis, je ne vois qu'une simple reconduction des crédits. Je souhaiterais insister particulièrement sur les nouvelles technologies de l'énergie, car en 2018 le projet annuel de performance qui s'y rapporte prévoyait 70 millions d'euros environ, et il n'y a aujourd'hui qu'à peine 50 millions. Le compte n'y est pas.
Le second regret porte sur le programme 172. Là encore, les crédits accordés au développement durable sont en cause ; il est évident que la simple stabilisation des dotations n'est pas à la hauteur des enjeux. Si l'on souhaite réussir le mix énergétique, il faut que celui-ci fasse l'objet de suffisamment de recherche, notamment dans le domaine des énergies renouvelables.
Je voudrais souligner un point, également relevé par le rapporteur pour avis, qui concerne l'hydrogène. C'est avec raison que l'on parle actuellement beaucoup de ce carburant qui peut constituer une solution pour le stockage de l'énergie. J'insiste malgré tout sur le fait que c'est avant tout un vecteur énergétique et qu'il faut faire attention à ce que sa production ne résulte pas de la combustion d'hydrocarbures et d'énergies fossiles. Nous devons veiller à la façon dont on produit l'hydrogène pour pouvoir ensuite l'utiliser ; c'est pourquoi il convient d'encourager la recherche dans ce domaine. Certes, chacun d'entre nous a pu saluer l'adoption d'un plan « Hydrogène » doté de 100 millions d'euros, même si ce montant n'est pas encore atteint à ce jour.
J'insiste sur un point : la recherche française est de qualité et nous disposons d'un bon réseau industriel, qui mérite toutefois d'être aidé.
Mais tout cela est sans commune mesure avec ce qui se pratique en Allemagne : quand nous investissons 100 millions d'euros, l'Allemagne investit un milliard d'euros, et comme les euros allemands sont équivalents aux euros français, cela signifie qu'il s'agit d'une bataille essentielle.
Nous devons donc être à la hauteur des enjeux sur l'hydrogène.