C'est un sujet sur lequel nous avons déjà débattu à de multiples reprises au cours de l'examen du projet de loi de finances. Sans aucun doute faut-il soutenir la recherche publique – Patrick Hetzel, Danièle Hérin et moi-même en avons bien montré l'importance dans le rapport issu de la mission d'évaluation et de contrôle sur l'évaluation du financement public de la recherche dans les universités –, mais il ne faut pas nécessairement supprimer pour autant toutes les incitations bénéficiant à la recherche privée.
Comme je l'ai déjà fait observer à de nombreuses reprises, si nous voulions être au même niveau que l'Allemagne en termes de dépenses, il nous faudrait consacrer 10 milliards d'euros supplémentaires à la recherche publique et 30 milliards de plus à la recherche privée. Le CIR s'élève à 6 milliards d'euros, effectivement, mais cela ne veut pas dire que, si nous le supprimions, cet argent pourrait être mobilisé pour la recherche publique, d'un point de vue budgétaire, avec la même efficacité en termes de créations d'emploi et d'attractivité – donc de compétitivité, au sens large, de manière à préparer l'avenir.
Nous avons une réflexion assez large sur les outils dont il faut doter notre système de recherche dans son ensemble – c'est ce que je soutiens dans le rapport que j'évoquais –, notamment pour renforcer les liens entre les laboratoires publics et les entreprises, pour valoriser la recherche publique et s'appuyer sur elle afin de créer des start-up, ou pour valoriser la recherche privée et, ce faisant, soutenir les laboratoires publics quand ils sont en convergence.