Je reviens à la transition énergétique à propos de la rénovation thermique.
L'an dernier, vous avez amputé le dispositif du crédit d'impôt pour la transition énergétique de 800 millions d'euros. Vous nous aviez alors donné deux explications. D'abord un motif budgétaire : cela commençait à coûter un peu cher, visiblement, et si c'est bien quand ça rapporte, l'écologie, quand ça coûte cher à l'État, on y réfléchit à deux fois. Ensuite un motif technique : vous nous indiquiez, à l'époque, vouloir remplacer ce crédit d'impôt par un dispositif d'aide plus efficace pour les ménages mais, j'y insiste, la décision a été ni plus ni moins annulée.
On en reste par conséquent avec un CITE rabougri, fruit d'un manque de volonté politique de votre part. Pourtant, nous avions bien précisé que la transition écologique ne se ferait pas si notre pays restait les yeux rivés sur les indicateurs de déficits, qu'elle ne se ferait pas non plus sans une politique sociale ambitieuse, garantissant une fiscalité plus juste et donnant des moyens à tous nos concitoyens pour vivre dignement. Les deux sont proprement indissociables : on ne peut pas vouloir engager une politique de transition écologique en rayant d'un trait de plume l'égalité sociale.
C'est précisément dans un pays où 9 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté, où 14 % de la population est au chômage, où les pensions des retraités s'amenuisent, que se pose à court et moyen terme la question de la transition écologique. C'est ce que soulignait Fabien Roussel à la télévision l'autre jour. Enjeu que l'on perçoit bien quand on lit le cahier des revendications de ceux qui manifesteront dans quelques jours.
Nous ne cessons de plaider pour une nouvelle répartition des richesses, en particulier pour une augmentation significative du SMIC.