L'école de la République est confrontée à des défis de taille : la violence scolaire sous toutes ses formes, le décrochage scolaire, l'absentéisme de certains élèves, la persistance des inégalités entre les enfants. L'école se doit d'être à la hauteur de cette mission, et le budget que j'ai l'honneur de rapporter devant vous aujourd'hui répond à ces nombreux enjeux. Ce budget, premier de la nation, qui concerne 12 millions d'élèves et la moitié des fonctionnaires de l'État, s'établit à 52 milliards d'euros hors pensions, soit une augmentation de 1,5 % par rapport à la loi de finances initiale pour 2018.
Ce budget en hausse bénéficie tout particulièrement à l'enseignement du premier degré, traduisant une volonté de rééquilibrer les moyens engagés en faveur du primaire ; 1 800 emplois sont ainsi créés. Cette concentration des moyens est essentielle pour que l'ensemble des élèves puissent acquérir les connaissances fondamentales qui constituent le socle de tout leur parcours scolaire ultérieur. Sans ces acquis, c'est leur scolarité entière qui sera pénalisée. Or, aujourd'hui, plus de 20 % des élèves sortent de l'école primaire sans savoir correctement lire, écrire ou compter, et ces difficultés concernent les milieux les plus défavorisés. Ce rééquilibrage des moyens en faveur de l'école primaire représente donc la condition de la réussite de notre système éducatif.
Ces moyens renforcés bénéficient également à d'autres objectifs fondamentaux. D'abord, l'inclusion scolaire – sujet qui me tient particulièrement à coeur. Beaucoup de reproches ont été adressés à notre majorité à ce propos. Pourtant, 250 unités localisées pour l'inclusion scolaire, ULIS, en lycée vont être créées sur le quinquennat. De plus, à la rentrée 2019, 11 200 contrats aidés vont être transformés en 6 400 emplois d'accompagnant des élèves en situation de handicap, AESH, auxquels s'ajoute le financement de 6 000 AESH supplémentaires. Je souhaite aussi saluer l'objectif de doubler le nombre d'unités d'enseignement externalisées, dispositif qui permet la prise en charge médico-sociale d'un enfant en milieu scolaire. C'est la création d'un un lieu unique, identifié, dans lequel l'enfant peut être suivi à la fois par des professionnels de l'enseignement et par des professionnels médicaux. Je suis particulièrement favorable à ces dispositifs qui évitent de segmenter la prise en charge de l'enfant. Au total, ce sont 2,3 milliards d'euros par an qui sont mobilisés pour accompagner les enfants en situation de handicap.
Dans un second temps, je souhaite aborder la question des écoles rurales. J'en profite pour saluer le travail accompli à ce propos par Mme Agnès Thill, rapporteure pour avis de la commission des affaires culturelles. Nous avons visité ensemble des classes comportant chacune plusieurs niveaux et nous avons été impressionnées par l'engagement des enseignants qui y travaillaient. Ils ont partagé avec nous leurs difficultés, bien sûr, mais aussi leurs motifs de satisfaction : une enseignante a ainsi souligné l'entraide et le coapprentissage entre élèves d'âges différents. Je ne cherche pas à nier les difficultés qui existent dans les écoles en milieu rural ; je souligne simplement que le tableau est loin d'être aussi noir que certains le disent. D'ailleurs, à la rentrée 2018, bien que les départements ruraux aient connu une baisse très importante d'effectifs, avec 17 000 élèves en moins, leur taux d'encadrement s'est amélioré.