Intervention de Ludovine de la Rochère

Réunion du mercredi 24 octobre 2018 à 9h40
Mission d'information sur la révision de la loi relative à la bioéthique

Ludovine de la Rochère, présidente de La Manif Pour Tous :

J'ai dit qu'aujourd'hui des pères s'occupent plus de leurs enfants qu'auparavant. Nous ne sommes pas passés d'un extrême à l'autre. Une évolution se constate chez certains pères ; nous nous en réjouissons.

Vous parlez d'enfants « névrosés » qui défileraient dans la rue. Je ne pense pas que les personnes qui défilent dans la rue soient plus ou moins névrosées que le reste de la population. Je vous remercie au passage pour cette aimable remarque.

Vous dites que vous allez enfin offrir une filiation double à tous ces enfants. Pardonnez-moi, je suis un peu perplexe. Les accidents de la vie font que parfois, malheureusement, et depuis toujours, des enfants naissent de père inconnu. Cependant, de manière générale, les enfants sont reconnus et ont une double filiation. Il n'existe pas d'enfant qui ne soit issu d'un homme et d'une femme. Je suppose que vous vouliez dire qu'actuellement, pour les couples de femmes, l'une des mères est reconnue comme mère de l'enfant, et que l'autre mère n'est pas inscrite à l'état civil. L'adoption plénière, depuis la loi Taubira, permet à l'épouse de la mère d'être également liée à l'enfant. Cela étant dit, du point de vue de la filiation, le fait est qu'il y a une mère et une belle-mère. Cela a toujours existé. Un parent a un conjoint, ce conjoint n'est pas lié par une filiation au sens où nous l'entendons, et est donc un beau-père ou une belle-mère. Cela n'a rien de nouveau et n'est pas insécurisant pour l'enfant. En revanche, ce qui peut mettre en difficulté la sécurité de l'enfant, c'est d'être né d'un père inconnu.

Vous dites être favorable à l'accès aux origines. Je m'en réjouis, mais je ne pense pas qu'un dossier remplace un père, surtout quand l'enfant n'apprend, à dix-huit ans seulement, que quelques éléments médicaux, voire un prénom ou un nom. Il ne pourra pas pour autant trouver ou retrouver un père. Je note par ailleurs que des associations qui militent pour la PMA en l'absence de père sont également opposées – et je m'en étonne – à la levée de l'anonymat du don de gamètes. J'avoue ne pas comprendre.

Je souhaite aussi répondre sur la question des discours de haine. Comme M. Chiche est intervenu sur ce point, j'aborderai cette question dans les réponses que je lui ferai. Monsieur Chiche, vous dites condamner le fait que nous intervenions ce matin. Je n'ai que peu de commentaires à faire sur votre refus du débat.

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