Intervention de Jean-Pierre Scotti

Réunion du mercredi 24 octobre 2018 à 17h35
Mission d'information sur la révision de la loi relative à la bioéthique

Jean-Pierre Scotti, président de la Fondation Greffe de Vie :

Certes, le taux de refus en France est plus important qu'en Espagne, mais il est plus faible que dans d'autres pays. En France, nous appliquons le droit d'opposition, alors que des pays comme l'Allemagne ou l'Angleterre ont un registre du oui, donc un taux de greffe par million d'habitants bien plus faible. L'idée du droit d'opposition est donc très bonne, et il faut continuer à faire mieux connaître la loi. En créant la Fondation, nous avons proposé un système à quatre cartes : une que l'on gardait avec soi, trois que l'on confiait à ses proches. À l'époque, l'Agence faisait des campagnes « Pour sauver des vies, il faut l'avoir dit », ce qui est contraire à la loi. Heureusement, depuis l'arrivée de Mme Anne Courrèges et de sa directrice de la communication, les choses ont évolué et désormais l'Agence communique sur le mode « dites à vos proches si vous êtes opposés ou non au don d'organes ».

Toutes les familles qui refusent le prélèvement seraient d'accord pour recevoir. Il faut donc expliquer que si l'on souhaite recevoir, il faut également donner. La probabilité de recevoir est trois fois plus importante que d'avoir à donner puisqu'un donneur peut, en moyenne, offrir 3,3 greffons. Il faut donc continuer les campagnes et mieux former les équipes sur le terrain, dont le rôle n'est pas de convaincre les familles. Elles doivent en revanche pouvoir bénéficier d'une formation en psychologie car on ne peut passer outre la douleur des familles. Le refus de prélèvement lié au contexte représente 37 % des refus, ce qui est beaucoup trop important. Nous avons des exemples, des évaluations et des informations de la part des équipes de coordination, qui rapportent que parfois la famille était d'accord mais qu'elle a refusé car leur proche décédé lui semblait égoïste. On a donné à l'Agence un objectif de 7 800 greffes en 2021, mais il faut qu'elle puisse avoir une action sur les équipes. Or, pour l'instant, il n'existe que des formations d'une semaine, où celles-ci sont en situation, certes, mais il faut beaucoup plus de temps, ainsi qu'une formation psy.

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